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Un dépôt de bilan qui risque de changer l’avenir de la compagnie maritime SNCM

La SNCM est en passe d’une phase transitoire de son histoire. Le transport maritime reliant Marseille à la Corse et au Maghreb vient de déposer un bilan au tribunal de commerce de Marseille, le mardi 04 novembre dernier. Cette décision met le groupe dans une situation incertaine où la compagnie maritime jongle entre le redressement juridique et la liquidation.

Se décharger d’un fardeau financier

Les actionnaires, la direction et l’Etat auraient pris l’ultime décision de déposer officiellement le bilan à la veille d’une réunion où l’administration de la compagnie maritime SNCM avait annoncé cette résolution aux employés sans mentionner une date fixe pour sa mise en application. La déposition de ce document comptable va mettre la SNCM dans une situation de redressement juridique et devrait permettre au groupe de se défaire du remboursement d’une somme au alentour de 400 millions d’euros octroyé par l’État au titre d’une aide publique destinée à surmonter sa difficulté financière. sncmCette dette est à l’heure actuelle réclamée par la Commission Européenne.

Avec cette importante décharge financière, la société maritime SNCM ne devrait pas avoir du mal à trouver un hypothétique repreneur. Selon les avis de certains actionnaires à l’exemple de Jean-Marc Janaillac, le PDG de Transdev, bien que des sociétés aient déjà montré leur intérêt vis-à vis de cette compagnie, le redressement judiciaire est la solution la plus appropriée pour « éviter la disparition pure et simple de la SNCM ». Il faut rappeler que les principales actions de cette société de transport maritime sont détenues par Transdev (66%), l’Etat (25%) et les salariés (9%). La SNCM regroupe 1 508 salariés en CDI, avec 400 travailleurs réguliers en CDD et 300 à 500 employés saisonniers.

Il ne faut pas omettre de mentionner que Transdev a demandé le remboursement du paiement des acomptes de trésorerie souscrite à l’entreprise, une requête qui a accéléré la résolution du redressement juridique. En effet, la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) ne dispose pas de la somme suffisante pour rembourser les prêts de ses actionnaires ayant un montant de 103 millions d’euros assurés par Transdev, dont les 14 millions d’euros ont été avancés par Veolia.

Corsica Ferries : payer les dettes aurait pu empêcher le dépôt de bilan

sncm_Selon Pierre Mattei, le directeur général de Corsica Ferries, les actionnaires de la SNCM disposaient largement de temps et de possibilités pour s’acquitter des dettes de l’Etat et de la CTC. D’après toujours ses affirmations, il pense que les salariés de la compagnie maritime méritent de connaître la vérité à propos du devenir de la société puisqu’ils sont aussi concernés. Pour Mattei, le redressement juridique aurait pu être évité si les investisseurs de la Société Corse Méditerranée avaient payé à temps les dettes. Comme ce sont des « multinationales extrêmement riches », ils en ont financièrement les moyens. Tout en étant un candidat éligible à la reprise de la SNCM, Corsica Ferries ne se portera pas candidat de cette investigation.

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