13
Juil

Déflation dans la zone euro : la France est concernée

Novembre dernier, les prix à la consommation ont connu une chute de 0,2%, selon les données de l’Insee. La nouvelle est intéressante pour les consommateurs, mais uniquement pour une durée assez limitée. Quant à l’économie européenne, la situation s’annonce mal. En France, la menace se fait de plus en plus concrète. Mais plus alarmant encore, le taux de l’inflation sous-jacente, un indice permettant de dégager une tendance de fond de l’évolution des prix, a régressé de 0,2% par rapport au mois de novembre 2013, et ce pour la première fois depuis 1990, l’année où elle a été utilisée pour la première fois par l’Insee. Il est tout juste de rappeler que l’inflation sous-jacente exclut les prix soumis à l’intervention de l’Etat comme l’électricité, le gaz, le tabac, les produits pétroliers et alimentaire.

1Sous l’asservissement des dettes publiques et privées à taux élevé, la zone euro est en train de faire face à des processus déflationnistes. La solution à cette problématique ne peut être autre que l’évaluation des éventuels risques et la disposition de la Banque Centrale européenne (BCE) à mettre en place de nouvelles stratégies pour braver la situation.

Les causes rationnelles de la déflation

Rien que sur le mois de novembre, nombreuses sont les raisons qui justifient la baisse des prix. Il faut citer en premier le contre-choc pétrolier. En effet, le prix du pétrole placarde un abaissement de 2,7% après une remise de 1,7% en octobre et de 0,3% en septembre. Pour une année, la baisse s’estime à 5,1%. Par ailleurs, le montant des produits manufacturés diminuent également. Nous pouvons citer parmi eux les voitures neuves (-2,5% sur un mois et +0,1% sur un an), la photographie et l’informatique et les équipements audiovisuels (-0,8% sur un mois et -7,3% sur un an).

Selon les données de l’Insee, le facteur responsable de cette déflation n’est autre que le retranchement du prix de l’énergie et des nombreux articles de production. Les appareils ménagers et les jouets ainsi que les prix des services, essentiellement ceux du tourisme (+0,1% sur un mois, +1,5% sur un an) et du transport aériens (-5,5% sur un mois, + 1,9% sur un an), ont enregistré des baisses temporaires.

La situation pourrait bien entraîner un cercle vicieux inéluctable : la déflation nourrit et amplifie les causes qui lui permettent de persister. Le prix baisse, l’achat des consommateurs se proroge, les investissements temporisent, les sociétés se retiennent à embaucher, etc. Le mécanisme provoque et entretient la baisse des prix.

Que révèlent les prévisions ?

2Selon Marie-Pierre Ripert, une économiste de Natixis, l’inflation française « devrait tourner autour de 0% ». Elle ajoute que pour l’année à venir, les économistes présagent une baisse de l’indice de prix de 0,1% à 0,2% en février, sans mentionner le terme « déflation ».

Les économistes tournent actuellement autour de la question de l’inflation négative, au cœur des débats. Pour l’Insee, elle se définit par un « gain de pouvoir d’achat de la monnaie » entraînant une réduction globale et constante des prix. Aussi bien au niveau national qu’européen, la députée socialiste Karine Berger liste « la lutte contre la déflation » parmi les priorités souveraines du moment.

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